L’Edito du Père Éric - Octobre 2020

Le bon grain et l’ivraie ou quand le bien et le mal se mélangent (Cf Mat 13, 24-43)

20181116 112806Chers amis,

On entend souvent ce cri provenant de personnes en souffrance : « Si le bon Dieu existait, Il ne permettrait pas la maladie, les catastrophes et les guerres ».

Pourtant le psaume 55 nous affirme : « Tu n’es pas un Dieu ami du mal ». On ne saurait en effet accuser Celui qui « vit que tout était bon » (Gen) de « saborder » Lui-même son œuvre. La douleur ou la révolte peuvent expliquer et excuser le doigt vengeur que tendent vers Dieu ceux qui souffrent. Mais ce n’est pas la vérité sur Celui qui est « tendresse et pitié » comme Jésus Christ en a témoigné.

               Dans l’Evangile de Saint Mattieu au chapitre 13 verset 24 à 43, l’auteur de celui qui sème la « Zizanie » est clairement désigné : c’est le diable, celui qui divise.

               « L’accusateur » comme l’appelle l’Apocalypse, sème le dérèglement des relations de l’Homme avec Dieu, de l’Homme avec ses semblables, jusque dans le « champ du Seigneur » au beau milieu de la Parole qui lève…

Jésus nous appelle donc à la vigilance, car « l’ennemi » agit dans l’ombre pendant que nous dormons ou quand nous sommes vulnérables.

               Le « champ de l’Humain » est donc un mélange de bien et de mal, de bon grain et d’ivraie. Ce serait si simple de délimiter parfaitement les Hommes en catégorie ! Les bons et les mauvais, les justes et les pécheurs, les blancs et les noirs, les sales et les propres…S’attaquer au mal serait alors facile et sans risque !

               Mais les choses ne se présentent pas ainsi dans la réalité : On peut être généreux avec les autres et insupportable en famille, on peut être indifférent et dans le secret agir pour son prochain…

Dans le cas où nous imaginerions que nous sommes du côté « du bon grain » soyons assez lucides pour reconnaitre notre propre mélange de meilleur et de pire ! Sur terre et dans le cœur de l’Homme, Grâce et péché cohabitent non pas en bonne intelligence, mais comme deux lutteurs noués l’un à l’autre pour le combat qui les opposent.

               Voilà qui devrait modérer nos jugements, nous protéger à la fois d’un optimisme béat ou d’un pessimisme débilitant, pour rester dans l’espérance du maitre de la moisson.

Bien fidèlement,   Votre Curé.

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