Avril 2020

Évangile du jeudi 30 avril 2020 - 3ème Semaine du Temps Pascal

Bible 14Evangile selon saint Jean (6,44-51)

Chers frères et sœurs,

Souvent dans l’Evangile, les interlocuteurs de Jésus lui donnent le titre de « Maître » ou de « Rabbi ». En effet, pour la majorité d’entre eux, il était un sage qui enseignait de façon originale, les mystères de Dieu…

La méthode que Jésus utilise pour préciser la nature réelle de ce fameux « Pain de Vie » est bien une révélation progressive selon la grande tradition sémitique. Elle consiste en une sorte de mouvement en « spirale » qui répète des thèmes déjà évoqués tout en les approfondissant.

Dans un premier temps, Il précise que pour bénéficier pleinement de ce pain, la condition indispensable est de reconnaitre qu’Il est le Christ, la Parole de Dieu venue du ciel ; A présent Il nous révèle que ce pain qui nous procure la Vie Eternelle, c’est sa propre chair.

Le mot «  chair » faisant allusion au « prologue de saint Jean » : « Le Verbe s’est fait chair et Il a habité parmi nous » (Jean 1,14), c’est bien le Mystère de l’Incarnation qui est évoqué, mais dans ce présent discours, Jésus insiste sur son terme : la mort de Jésus comme source de vie pour les hommes.

On pourrait presque résumer les choses ainsi : « Le Verbe s’est fait chair et la chair s’est faite Pain ».

Entre l’Incarnation, la Mort en Croix et le Sacrement de l’Eucharistie, il y a donc continuité…

Bien fidèlement, votre Curé

Évangile du mercredi 29 avril 2020 - 3ème Semaine du Temps Pascal

0430cath2 1Ste Catherine de Sienne, vierge et docteur de l'Église, Mémoire (Fête en Europe)

Evangile selon saint Matthieu (11,25-30)

Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui nous fêtons sainte Catherine de Sienne qui fut un personnage assez exceptionnel pour son époque. Le Pape Paul VI l’a proclamé « Docteur de l’Eglise » et le Pape Jean-Paul II la déclara « Copatronne de l’Europe » (saint Benoit étant, lui, le Saint patron de l’Europe). Comme son nom le laisse deviner, elle est née à Sienne en 1347 dans un milieu très modeste, d’un père teinturier très pieux et d’une mère au caractère bien trempé…

Ayant entendu l’appel du Seigneur à la vie religieuse, elle entra vers l’âge de vingt ans dans le Tiers Ordres de saint Dominique (les Tertiaires Dominicaines) où elle se distingua par son esprit de prière et de pénitence.

Elle sortait souvent de son couvent pour prendre soin des pauvres et soigner les malades, mais elle est surtout connue pour son action politique en faveur de la paix, auprès du Pape et de nombreux princes de cette Europe du XIVème siècle très divisée, et où les états étaient souvent en guerre.

Gratifiée de visions du Christ et de  la Sainte Vierge elle persuade le Pape Grégoire XI alors en Avignon, de revenir à Rome, véritable Siège du « Doux Christ en Terre », et centre de la chrétienté.

Elle apprit à écrire assez tardivement et se servit de ce nouvel acquis pour tancer les cardinaux, les évêques et les prêtres afin de les conduire à avoir une attitude en cohérence avec leur vocation, mais toujours dans un grand respect et avec beaucoup d’humilité  « car ils sont les ministres du Sang du Christ ».

 

Elle nous a laissé environ 400 lettres adressées à de nombreux dirigeants temporels et spirituels de toute l’Europe, quelques prières, et surtout un livre « Le dialogue » qui recueille ses conversations intimes avec le Seigneur.

Sainte Catherine axe son enseignement dans deux directions principales :

  1. L’Amour de l’Eglise : Elle dira quelques jours avant sa mort (29 avril 1380) : « Si je meurs, sachez que je meurs de Passion pour l’Eglise. »
  2. L’Obéissance au Pape : Elle dira dans une de ses lettres : « Qui n’obéit pas au Christ sur la terre, qui est à la place du Christ dans le ciel, ne participe pas des fruits du Sang du Fils de Dieu ».

En ce jour de sa fête, prions la copatronne de l’Europe pour que cette dernière ne renie pas ses racines chrétiennes, et demandons lui aussi de nous transmettre son amour de l’Eglise et du souverain Pontife ; Pour cela, nous pouvons dire avec la sainte :

« J’ai recours à vous, Marie, je vous offre ma prière pour la Douce épouse du Christ et pour son Vicaire sur la terre, afin que lui soit concédée la lumière pour régir avec discernement et prudence la Sainte Eglise ». (Sainte Catherine de Siennes, oraison N°11)

Bien fidèlement, votre Curé

Évangile du mardi 28 avril 2020 - 3ème Semaine du Temps Pascal

Bible 14Evangile de saint Jean (6,30-35)

Chers frères et sœurs,

Avec ces versets commence l’une des plus belles pages de l’Evangile de saint Jean : « le discourts sur le Pain de Vie ».

Jésus devient notre Pain lorsque nous croyons en lui.

Autrefois, lorsque les hébreux étaient dans le désert durant l’Exode, ils manquaient de tout. Alors Dieu eut compassion de son peuple et lui donna un aliment providentiel : La Manne. Mais si Dieu n’est que notre bienfaiteur, si nous ne nous tournons vers lui que pour réclamer quelque chose, alors nous finirons qu’à ne penser qu’à ce Dieu qui donne, en le remerciant à peine, et nous recommencerons à nous plaindre…

C’est ce qui c’est produit avec les hébreux : après avoir reçu la Manne, ils s’étaient révoltés et certains d’entre eux étaient morts au désert…

En effet, les choses matérielles, même si elles viennent du ciel, ne donnent pas la vraie vie.

C’est pourquoi le don de Dieu est différent. Le Pain qui descend du ciel n’est pas « quelque chose », il est quelqu’un.

Le Vrai Pain nous communique la Vie Eternelle, mais pour le recevoir il faut une réponse personnelle : Croire au Christ.

Le Christ est « le Pain de Dieu » qui nous rassasie pleinement et durablement, et qui s’exprimera de façon très claire lors de l’Institution de l’Eucharistie le soir du Jeudi Saint.

« Ô Bon-Pasteur, notre vrai Pain,  Ô Jésus, aie pitié de nous, nourris nous et protège nous, fais nous voir les biens éternels. » (Extrait de la Séquence de la Fête Dieu composée par saint Thomas d’Aquin au XIIIème Siècle).

Bien fidèlement, votre Curé

 Évangile du lundi 27 avril 2020 - 3ème Semaine du Temps Pascal

                    

Bible 14Evangile de saint Jean (6,22-29)

Chers frères et sœurs,

Le thème du repas et de la nourriture est récurent dans la Bible tant dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament. Il est vu de plusieurs manières : la plupart du temps le repas est une évocation de la bénédiction de Dieu, le Signe des bienfaits de Dieu accordé aux hommes. Le repas Pascal, avec ses prescriptions particulières, quasi rituelles, rappelle le dernier repas du peuple de Dieu esclave des égyptiens et qui sera bientôt libéré de la servitude après le passage de la Mer Rouge.

C’est ce dernier repas qui sera pris pour base par Jésus pour instituer le repas sacré de l’Eucharistie.

La Manne donnée par Dieu dans le désert pour nourrir son peuple est considérée par celui-ci comme le « pain venu du ciel », image, bien qu’imparfaite, du pain de l’Eucharistie, mais aussi réponse bienveillante de Dieu aux récriminations de son peuple…

Mais la nourriture que propose Jésus n’est pas une nourriture pour satisfaire un quelconque appétit humain ; elle est nourriture qui sert de « provisions » pour la Vie Eternelle.

La foule était impressionnée par le miracle de la « multiplication des pains », par son aspect merveilleux, mais ne percevait pas le Signe qu’elle produirait pour sa Foi. Cette nourriture terrestre qui nourrit les corps, évoque une autre nourriture qui nourrit notre vie de Foi grâce à l’exercice des « œuvres de Dieu » c'est-à-dire de la Charité.

La Charité, degré le plus accompli de l’amour selon saint Paul, contient le « nutriment » nécessaire pour atteindre le but de notre vie : La Vie en Dieu.

Bien fidèlement, votre Curé

Homélie du dimanche 26 avril 2020 - 3ème dimanche de Pâques

Évangile du samedi 25 avril 2020 - 2ème Semaine du Temps Pascal

Bible 14Evangile de saint Marc (16,15-20)

Chers frères et sœurs,

Ce passage ayant été commenté il y a peu de temps, je propose que nous nous arrêtions sur la personne de saint Marc que nous fêtons aujourd’hui.

L’Evangile, tout d’abord, ne nous dit absolument rien sur la personne de son auteur. La mention « Selon saint Marc » accolée à son Evangile date du IIème Siècle, ce qui est relativement tardif. « Marc » renvoie à un nom d’origine romaine assez répandu (Marcos).

La tradition la plus ancienne, reprise par saint Irénée, (mort en 202), fait de saint Marc un « disciple et interprète » de saint Pierre. Cette tradition est fiable car elle s’enracine dans «  les Actes des apôtres », où on le voit en relation avec Pierre (Act 12,12). Mais « Jean-Marc » deviendra l’un des disciples de saint Paul qu’il  accompagnera dans sa mission auprès des païens et aussi dans sa captivité (Act 13,5 ; 15,37) (Col 4,10). On le retrouve aussi auprès de Pierre dans la Babylone du 1er Siècle où ce dernier l’appellera « mon fils » (1P 5,13).

S’adressant à une communauté chrétienne d’origine païenne et de condition populaire, il écrit en grec dans un « style parlé » avec de nombreuses fautes grammaticales, mais cependant très vivant et très pittoresque.

Saint Irénée de Lyon situe la rédaction de l’Evangile de Marc après la mort de Pierre et de Paul, les co-fondateurs de l’Eglise de Rome, c'est-à-dire à partir de 67. Malgré l’apparent manque d’organisation dans la rédaction de son évangile, deux parties semblent émerger :

  1. De 1,1 à 8,30 : Jésus dévoile qu’Il est le Messie attendu dont parle le 1er Testament.
  2. De 8,31 à 16,20 : Une fois reconnu, le Messie fait connaitre à ses disciples l’étendue de son œuvre : Il est le Fils de Dieu et est venu arracher les hommes à la mort par sa Passion et sa Résurrection.

Dans l’ombre de saint Pierre et de saint Paul, saint Marc apparait comme un personnage de second plan jusqu’au 19ème Siècle, mais les historiens et exégètes modernes s’accordent pour dire qu’il est, en fait, le plus ancien des évangélistes…

Saint Marc fondera l’Eglise d’Alexandrie en Egypte et il est donc le saint patron des Coptes orthodoxes et catholiques. Nous pouvons prier aujourd’hui pour ces deux communautés chrétiennes d’Égypte, afin que la légitimité de leur présence soit reconnue et que cesse les violences à leur égard : leur présence dans ce pays date de l’époque de saint Marc

Bien fidèlement, votre Curé

Évangile du vendredi 24 avril 2020 - 2ème Semaine du Temps Pascal

Bible 14Evangile de saint Jean (6,1-15)

Chers frères et sœurs,

L’épisode de la « multiplication des pains » (et des poissons) est le seul miracle rapporté par les quatre évangélistes. Ceci n’est pas un hasard car il situe très nettement Jésus dans la grande tradition prophétique de la Bible. Le vieux fond biblique de ce signe est bel et bien présent comme en arrière plan.

Il rappelle le souvenir du prophète Elisée qui multiplia des pains d’orge au point « qu’il y en eu de reste selon la parole du Seigneur » (2R 4,42-44) mais il fait surtout référence à la Manne que Dieu donnait à son peuple dans le désert lors de l’Exode.

Au temps où l’Evangile de saint Jean a été rédigé, (90 ou 100 après Jésus-Christ), ce signe de la « multiplication des pains » rappelait très clairement l’Eucharistie car beaucoup d’expressions contenues dans ce texte étaient, de fait, utilisées lors des célébrations eucharistiques (Cf : Jean 6,11) et le sont encore aujourd’hui…

Ainsi, le miracle, le signe de « la multiplication des pains » ce perpétue encore de nos jours chaque fois que nous célébrons la sainte messe. Le pain qui nourrit nos âmes, qui fortifie notre charité, qui fait grandir notre foi c’est Jésus Lui-même présent réellement. Non pas un symbole, mais véritablement Jésus et les « Pères de l’Eglise », saint Justin entre-autre, insistaient beaucoup pour que les croyants prennent conscience que, lorsqu’ils communient,  ils reçoivent le même Jésus né à Bethléem, le même Jésus mort sur la croix et le même Jésus ressuscité d’entre les morts !

Ce miracle se produit tout les jours dans l’Eglise avec une solennité particulière le dimanche car ce jour fait mémoire, y compris pendant les temps de pénitence, de la Résurrection du Christ et de la grande victoire de la vie.

Bien fidèlement, votre Curé

Bible 14Evangile de saint Jean (3,31-36)

Chers frères et sœurs,

Les paroles qui nous sont rapportées aujourd’hui dans l’Evangile de saint Jean ne sont pas, comme on pourrait le croire, de Jésus, mais de saint Jean-Baptiste. Il suffit d’ouvrir sa Bible et de lire les versets qui précédent (Jean 3,22-30) pour s’en rendre très bien compte. De plus, en remettant ce passage dans son contexte, alors il nous apparait plus compréhensible…

Du verset 22 au verset 30, on apprend donc que selon saint Jean, Jésus baptisait lui-même et que les disciples de saint Jean-Baptiste s’en étonnent et lui rapportent l’affaire. Ce dernier, fidèle à sa mission de « précurseur » rappelle qu’il est là pour préparer les cœurs à recevoir Celui qui est plus grand que lui : le Christ.

Jean-Baptiste rappelle qu’il n’est pas le Messie et « qu’il faut que Jésus grandisse et que lui, il diminue » (Cf : Jean 3,30).

Les versets 31 à 36 sont donc la conclusion d’un discourts asser long de Jean-Baptiste et qui insistent, de fait, sur la véracité de la Messianité de Jésus. Sont ascendance divine rend ses paroles et son témoignage véridiques. De plus, comme Jésus est « l’envoyé de Dieu » alors Il reçoit de son Père « l’Esprit sans compter » (Jean 3,34b).

Jésus vient de Dieu, Jésus est Dieu, Lui seul Le connait entièrement, Lui seul est le témoin de la Vérité de Dieu. Donc, croire Jésus, le Fils de Dieu, c’est croire Dieu et croire Dieu, c’est posséder déjà la Vie Eternelle.

Jean-Baptiste n’aura de cesse d’enseigner tout cela en vue de conduire les fidèles et les hommes de bonne volonté vers un baptême de conversion, avant le baptême d’adoption, (notre baptême) initié au moment du baptême de Jésus…

Bien fidèlement, votre Curé

Bible 14Evangile de saint Jean (3,16-21)

Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui s’achève l’enseignement de Jésus à Nicodème, avec une solennité et une portée que ne laissait pas supposer le début de l’entretien. Jésus lui livre la grande révélation qui bouleversera toute sa vie au point qu’il ne dira plus un mot et sera courageusement présent auprès de Jésus après sa mort sur la Croix, pour l’honorer (Cf : Jean 19,39). Cette révélation inouïe est la suivante : « Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils Unique » (Cf Jean 3,16).

Voilà le beau, le grand secret de Dieu qu’aucune religion et qu’aucune philosophie n’auraient pu formuler !

 Dieu nous aime tant qu’Il nous donne ce qu’il a de plus cher, de plus intime, ce qui l’engage de plus : Sa Parole vivante faite chair.

Cette Parole qui parle à Nicodème et qui nous parle à nous pour illuminer nos cœurs et nous insuffler la Vie.

Mais comme dans toutes relations amoureuses, celui qui a l’initiative de l’amour attend de l’être aimé une réponse d’amour. C’est pourquoi Dieu nous laisse libres de croire ou de ne pas croire, « d’échapper au jugement » ou de nous condamner nous même.

Le Seigneur le rappelle : Il n’est pas venu juger le monde mais le sauver. Et si une partie de l’humanité va à sa perte en refusant de croire, il est injuste d’imputer cela à Dieu. C’est librement que l’homme choisi la mort ou la vie, la lumière ou les ténèbres : « Je te propose la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie pour que toi et ta postérité viviez» (Dt 30,19b-20).

Bien fidèlement, votre Curé

Bible 14Evangile de saint Jean (3,7b-15)

Chers frères et sœurs,

Le texte de saint Jean proposé ce jour est la suite immédiate de celui d’hier. On retrouve donc Jésus et Nicodème en dialogue de type « rabbinique », très proche de ceux qui étaient pratiqués entre maître et disciple à l’époque de Jésus.

On y remarque aussi la pédagogie de Jésus qui consiste à révéler très progressivement toutes les vérités le concernant. C’était déjà le cas avec la Samaritaine (Jean 4,4-25) ; c’est le cas ici avec Nicodème.

Hier Jésus parlait de « nouvelle naissance dans l’Esprit » c'est-à-dire du baptême, aujourd’hui Jésus montre la véracité de son enseignement car lui seul connait le Père puisqu’il vient d’auprès de Lui, puisqu’Il est Dieu lui-même (cf. le prologue de l’Evangile de saint Jean). Il le rappellera à saint Philippe : « Qui m’a vu a vu le Père » (Jean 14,9). Donc l’enseignement de Jésus est très différent de celui des scribes et des pharisiens : C’est Dieu lui-même qui parle : Jésus est la « vivante image du Père ». Les paroles de Jésus arrachent les croyants à la mort pour leur donner la Vie Eternelle.

Pour donner du crédit à sa parole, Jésus l’enracine dans l’histoire d’Israël. Et il montre par là que, la nouveauté qu’il apporte a besoin d’être accomplissement des Ecritures. C’est pourquoi Jésus rappelle l’épisode du « Serpent de bronze » (Nombres 21,4-9), qui, au désert, sauvait de la mort les Hébreux infidèles qui se tournaient vers lui ; signe de la Croix où sera élevé le Fils de l’homme et sur laquelle la mort sera vaincue.

En contemplant le Christ sur la Croix, à la lumière de la Résurrection, le chrétien ne voit plus un homme mort, mais la mort de la mort. « O mort où est ta victoire ? »(1Co15, 55).

Bien fidèlement, votre Curé

Bible 14Evangile de saint Jean (3,1-8)

Chers frères et sœurs,

Hier, le personnage de saint Thomas nous invitait à passer du doute à la Foi. Aujourd’hui, avec le personnage de Nicodème, l’Eglise nous propose une autre manière d’aller à la rencontre de Jésus, montrant ainsi que les chemins de la Foi sont multiples.

Nicodème est un notable juif, un esprit ouvert qui ne se laisse pas enfermer dans le carcan, souvent pesant, des préceptes de la Loi des Pharisiens. Voyant les signes accomplis par Jésus, il y reconnait la preuve de sa mission divine. C’est un vrai croyant en recherche de la vérité et qui gardera, tout au long de l’Evangile de saint Jean, une grande sympathie pour Jésus. Il le place, de fait, dans  la série des messagers de Dieu dans l’histoire du Salut.

Nicodème reçoit solennellement de la part de Jésus cette révélation : « Amen Amen … personne à moins de naître de l’eau et de l’Esprit ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jean 3,5). Cette nouvelle naissance est le baptême. Non plus seulement « baptême de conversion » comme celui Jean-Baptiste, mais baptême d’adoption qui fait de nous de véritables fils de Dieu et donc des frères du Christ (des autres Christ).

Cette nouvelle naissance n’est pas à envisager de façon charnelle (« ce qui est né de la chair n’est que chair, ce qui est né de l’Esprit n’est qu’esprit » (Jean 3,6)), mais de façon spirituelle : par le baptême dans la mort et la Résurrection du Christ, la nature humaine, enfin libérée de la mort et du péché, peut entrer pleinement dans la Vie qu’elle reçoit un peu comme une semence appelée à s’épanouir dans la gloire de Dieu. Le baptême est vraiment une nouvelle naissance qui  nous donne la vie de Dieu et qui nous rappelle que déjà, sur cette terre, nous sommes ressuscités avec le Christ.

Bien fidèlement, votre Curé

Bible 14Evangile de saint Marc (16, 9-15)

Chers frères et sœurs,

Avec cet extrait de l’Evangile de saint Marc, nous sommes dans un cas similaire à celui de l’Evangile de saint Jean que nous méditions hier. Il s’agit aussi d’un épilogue. Et l’auteur de cet épilogue n’est probablement pas saint Marc, du moins d’après la majorité des exégètes avisés.

Si, depuis le premier siècle, on avait l’habitude de lire des textes parlant de Jésus lors des assemblées dominicales, ceux-ci étaient parfois différents selon les Eglises.

L’Eglise, dés la deuxième moitiée du deuxième siècle, essaiera d’édifier un Canon des écritures qui ne sera définitivement fixé qu’en 397 au Concile de Carthage. Ainsi, ce Concile n’a fait qu’entériner la compilation des 27 livres du Nouveau Testament que nous connaissons aujourd’hui car ils étaient communément admis par la majorité des Eglises.

Restaient quelques fragments de textes épars ou d’extraits d’autres livres non canoniques mais intéressants pour l’édification de la Foi et qui semblaient, eux aussi, inspirés par le Saint Esprit. Alors, en fonction du style, on les a souvent accolé à des livres canoniques qui leur ressemblaient… C’est le cas de cet épilogue : il vient tempérer la finale un peu abrupte de l’Evangile de saint Marc et sert de résumé des apparitions de Jésus Ressuscité. Son style très concis rappelle bien celui de saint Marc, et sa canonicité est incontestable car il est construit de la même façon que les récits des apparitions du Ressuscité : refus de croire au témoignage des saintes femmes, signes ou paroles de Jésus Ressuscité, envoi en mission.

Le Seigneur ressuscité vient donc sauver le croyant du doute, et, armé de la Foi, l’envoi dans le monde transmettre la bonne nouvelle de la Résurrection qu’il a reçue lui-même et qui le dépasse infiniment…

Bien fidèlement, votre Curé

Bible 14Evangile de saint Jean (21,1-14)

Chers frères et sœurs,

Encore une apparition de Jésus Ressuscité, encore des doutes chez les disciples qui ne le reconnaissent pas d’amblée, encore ce très beau signe eucharistique du partage du pain et du poisson accompli par Jésus, en plus de cette pèche miraculeuse, qui ouvre le cœur et l’esprit des disciples à cette nouvelle extraordinaire de la Résurrection de Christ.

Mais ce chapitre 21 de saint Jean pose problème, car il est situé après la conclusion de son évangile (Jean 20, 30-31). Les spécialistes pensent qu’il a été rajouté par un disciple de saint Jean et accolé au texte primitif. Mais dans quel but ?

Il semblerait que ce texte mette déjà en lumière ce que l’on appellera plus tard « la primauté de Pierre ». C’est Simon-Pierre qui prend l’initiative d’aller à la pêche, c’est lui qui revêt un vêtement lorsque le « disciple bien-aimé » lui dit avoir reconnu le Seigneur, c’est encore lui qui ramène le filet plein de poissons près du rivage…

En 90 ou 100 après Jésus-Christ, date à laquelle fut écrit l’Evangile de saint Jean, l’Eglise commence à s’organiser et veut rappeler le rôle essentiel que Jésus lui-même a donné à Pierre pour la guider sur la terre. Et après lui, ses successeurs auront la même mission.

Ainsi, la mission de l’Eglise, unie au successeur de Pierre, est de témoigner de la Résurrection de  son Seigneur. Et tout son enseignement, toute sa liturgie, ne sont finalement que des Signes (au sens de saint Jean) qui permettent à la Foi en Jésus Ressuscité de grandir, de s’épanouir dans le cœur des fidèles et de porter du fruit auprès de tous les hommes de bonne volonté.

Bien fidèlement, votre Curé

Bible 14Evangile de saint Luc (24, 35-48)

Chers frères et sœurs,

Lors de la célébration de la « messe pour les défunts », la prière eucharistique N° III nous dit que, lorsque Jésus ressuscitera les morts, alors il rendra « nos pauvres corps pareils à son corps Glorieux ».

Cette affirmation est le sommet de l’Esperance chrétienne et donc de notre Espérance ! Pourtant lorsque Jésus s’est montré ressuscité à ses apôtres et à ses disciples il n’a pas été reconnu spontanément ; Il a fallu qu’il fasse un signe (appel par le nom, fraction du pain…) pour que les yeux s’ouvrent et que les cœurs accueillent cette réalité…

Il a fallu que Jésus montre les traces de sa Passion pour signifier que son corps Glorieux n’est pas un corps « ectoplasmique », mais bel et bien le même corps qui a été supplicié sur la croix : Jésus ressuscité n’est pas un fantôme : Il a de la chair et des os et mange du poisson grillé ! Ses diverses apparitions après sa Résurrection sont toujours suivies d’un envoi en mission. Car la Résurrection du Christ nous concerne tous : nous serons, nous aussi ressuscités, nous aurons nous aussi un corps glorieux : C'est-à-dire un corps libéré de toutes les contingences humaines et pleinement et définitivement uni à celui du Christ.

Lors de la Réanimation de Lazare, Jésus à dit à Marthe : « Moi je suis la Résurrection et la vie. Celui qui croit en moi,  même si il meurt, Vivra… Crois-tu cela ? » Dieu fasse que nous ayons la même réponse que sainte Marthe : « Oui Seigneur, Tu es le Messie je le crois ; Tu es le Fils de Dieu ; Celui qui vient dans le monde. » (Jean 11,25…27)

Bien fidèlement, votre Curé

Bible 14Evangile de saint Luc (24, 13-35)

Chers frères et sœurs,

Nous accueillons aujourd’hui le récit des « disciples d’Emmaüs » qui est propre à l’Evangile de saint Luc. Si nous considérons ce texte d’un peu plus prés, alors nous constatons qu’il n’est pas sans analogie avec les célébrations eucharistiques que nous connaissons  aujourd’hui. En effet, nous voyons très clairement deux parties émerger : Lorsque Jésus explique ce qui « le concernait dans les Ecritures », et la fraction du pain.

Les deux grandes parties de la messe sont ici évoquées : Liturgie de la Parole, Liturgie de l’Eucharistie et Communion.

Ce qui est notable, c’est que la « fraction du pain » permet à ces deux disciples de reconnaitre Jésus et, à partir de là, les pousse à aller témoigner de ce qu’ils ont vécu ( Cf. : Allez dans la Paix du Christ).

C’est dans la célébration de la messe, que nous aussi, nous cheminons avec le Christ ressuscité et c’est la Liturgie de la Parole avec l’homélie, qui nous permet de nous approcher au plus près de Lui. Quant à la Liturgie de l’Eucharistie elle nous permet de le reconnaitre pleinement et nourrit, par conséquent, notre volonté de partager cette joie profonde avec les autres (on appelle cela « l’Elan Missionnaire »).

La vie chrétienne est vraiment un « chemin d’Emmaüs » : le Christ marche avec nous  mais souvent nous ne le reconnaissons pas. Le sacrement de l’Eucharistie, « le pain de l’homme en route», est cette nourriture qui nous permet de le reconnaitre et qui nous donne l’énergie nécessaire pour cheminer vers notre unique but : « Etre unis à la Divinité de celui qui à pris notre humanité ».

Bien fidèlement, votre Curé

Bible 14Evangile de saint Jean (20, 11-18)

Chers frères et sœurs,

Quel personnage attachant que celui de Marie-Madeleine ! Elle est présentée ici comme le prototype de celle, (et de celui), qui cherche le Christ.

Mais sa recherche du Christ, pour sainte quelle soit, est faussée par ses sentiments. Elle pleure, et sa tristesse et son amour, l’aveuglent à tel point qu’elle semble être indifférente à la vue des anges et à celle de Jésus ressuscité lui-même ! (elle le prend pour le jardinier).

De fait, Marie-Madeleine est à la recherche d’un Jésus terrestre, celui qu’elle a toujours connu, celui qu’elle a toujours considéré comme son maître. Elle n’est pas encore prête à la rencontre de Jésus ressuscité, mais lorsque ce dernier l’appelle par son nom, alors ses yeux s’éclairent ! Elle le reconnait ; elle essaie de le retenir, mais Jésus en lui donnant le doux ordre de «  cesser de le retenir », l’invite en fait à vivre une relation nouvelle avec lui. Désormais, le chercheur du Christ devra se mettre à l’écoute de sa parole et au service de ses frères pour pouvoir vivre pleinement la rencontre avec le Ressuscité.

Désormais Jésus selon la chair n’est plus accessible comme avant. A partir de la Résurrection, les yeux de la chair sont impuissants à le voir et à le reconnaitre. La quête passionnée et l’amour de Jésus ne disparaissent pas : ils se vivent autrement.

Marie-Madeleine nous montre l’exemple : se laisser regarder par le Christ et l’entendre nous appeler tous, singulièrement, par notre nom.

Bien fidèlement, votre Curé

Bible 14Evangile de saint Matthieu (28, 8-15)

Chers frères et sœurs,

Voilà un passage d’Evangile qui devrait plaire aux féministes !: Les femmes sont chargées par Jésus ressuscité d’aller annoncer cette extraordinaire nouvelle à ses frères, c'est-à-dire à ses disciples.

Elles sont les témoins directs du Ressuscité ; elles sont celles qui transmettrons l’ordre de Jésus à ses disciples d’aller en Galilée afin de le voir et donc de préparer la mission, de propager la Bonne Nouvelle.

La femme par laquelle le péché est entré dans la Création, selon le livre de Genèse, est ici très largement réhabilitée, grâce au privilège des saintes femmes d’avoir vu en premier le Christ ressuscité.

Elles sont ainsi les témoins privilégiés de la Victoire de la vie, et leur attitude décrite par saint Matthieu, prouve qu’elles sont, elles aussi, des disciples à part entière.

Il me semble que cet Evangile peut nous aider à réfléchir sur les diverses vocations dans l’Eglise.

Plutôt que d’être toujours dans la revendication (Ordination des femmes, mariage des prêtres, et j’en passe !) recherchons plutôt ce qui est beau dans notre vocation particulière, ce qui est notre « privilège », ce qui permet à nos frères de voir, à travers nous, l’œuvre de Dieu…

Bien fidèlement, votre Curé

Bible 14Evangile de st Mathieu   (26, 14-25)

Chers frères et sœurs,

Les passages d’Evangile qui nous sont offerts en ce début de semaine Sainte nous parlent beaucoup d’un repas pascal ou de préparation de la fête Pascale.

En effet, la fête de Pâques revêt, (comme en régime chrétien), une très grande importance. Elle fait mémoire du « passage » du peuple hébreu de l’Egypte vers la terre promise par Dieu en franchissant la mer Rouge. Le symbole est clair : de l’Egypte où il était esclave, le peuple de Dieu retrouve la pleine liberté et une terre  « ruisselant de lait et de miel ».

Mais entre la libération et l’installation en « Terre promise », il y a quarante ans d’errance dans le désert où le peuple sera éprouvé (parfois durement) mais sera guidé par Dieu qui n’abandonne jamais son peuple.

Les chrétiens, « fils dans la foi » des juifs, y voient donc une allégorie de la Pâque de Jésus : du règne de la mort à celui de la vie éternelle ! Et entre les deux il y a le mystère de la croix (« le désert ») qui personnifie à lui seul toutes les souffrances, toutes les épreuves de cette vie, jusqu’à celles de se croire quelques fois « abandonnés de Dieu »…

Mais qui au final est un chemin obligatoire, comme le désert des hébreux, pour aller vers la Vie.

Ainsi, juifs et chrétiens, en faisant tous les ans mémoire de ce « Passage », (c’est l’étymologie du mot « Pâques »), font un formidable cadeau à toute l’humanité, rappelant la victoire de la liberté sur l’esclavage et de la vie sur la mort, avec la certitude que Dieu n’abandonne jamais son peuple.

Bien fidèlement, votre Curé

Bible 14Evangile de st Jean   (13, 21-33.36-38)

Chers frères et sœurs,

On ne peut pas dire que ce dernier repas que Jésus prend avec ses Apôtres soit des plus festif… Cet épisode nous est rapporté par saint Jean pour « planter le décor » à la dramaturgie qui va en découler : La Passion de Jésus.

Les trois personnages principaux de cette scène, manifestent trois façons différentes  d’accueillir Jésus.

Le premier, Judas,  est présenté par Jean comme celui qui trahi le Christ sans vergogne et sans repentir, prototype du traitre qui, après avoir bénéficié des grâces de la rencontre avec Jésus, n’en tient plus aucun comptes. Pourtant Jésus continu à lui éprouver une grande estime  en lui « donnant la bouchée », geste accompli traditionnellement par le maitre de  maison pour honorer particulièrement un invité…

Pour Judas, c’est « Satan qui entre en lui » et il s’éloigne de la lumière pour s’enfoncer dans les ténèbres (« Or il faisait nuit »).

Le second personnage est celui du « disciple bien aimé » qui accompagne Jésus jusque dans sa mort et à qui  il confiera sa mère. Il est le modèle du véritable disciple : celui qui a mis tout son espoir et toute son espérance dans son Seigneur.

Et puis, entre les deux, il y a Pierre… Pierre qui, dans un premier temps, réagit en disciple courageux et fougueux, mais qui, lorsque Jésus sera condamné, le reniera trois fois avant que le coq ne chante… Cependant il se repentira sincèrement de son attitude.

Pierre est, à mon sens, celui qui représente le mieux l’itinéraire du croyant qui chemine entre sa volonté sincère de suivre Jésus et la fuite devant les difficultés… Mais l’accueil du pardon et de la miséricorde de Dieu, toujours accordé à ceux qui lui en font la demande, le rapproche sans cesse de Dieu et le réintègre toujours dans sa dignité d’homme créé à l’image et à la ressemblance de Dieu.

Bien fidèlement, votre Curé

Bible 14Evangile de st Jean (12,1-11)

Frères et sœurs,

Curieux comportement que celui de Marie ! On serait presque d’accord avec la réaction de Judas qui voit la très grande valeur du parfum qu’on aurait pu vendre pour en faire bénéficier les pauvres !

Il faut reconnaitre que la réaction de Judas est bien souvent un prétexte pour critiquer toutes initiatives : on préfère souvent le confort de notre immobilisme plutôt que de se lancer dans l’aventure avec « les imprévus de Dieu »…

Mais je crois que st Jean, ici, veut mettre en relief deux regards très différents, et même opposés, sur Jésus.

Le premier, celui de Marie : Il place Jésus au-dessus de tout et marque, peu avant sa mort, un amour sans limites.

Le second, celui de Judas, qui place la valeur marchande au dessus de la personne même de Jésus.

Jésus lui-même nous rappelle qu’il nous faut sans cesse choisir, et, surtout dans notre monde asser matérialiste, entre deux maitres : Dieu ou « Mamon » (Cf : le matérialisme). Il ne nie pas la nécessité de posséder des biens matériels, mais il nous invite à les considérer comme des moyens à notre service. Nous n’en sommes pas vraiment propriétaires !

Etre au service de Dieu, c’est être au service de la vraie liberté : celle qui nous libère de toutes nos « addictions » et qui nous garantit d’être sur la Bonne Voie : Celle de la vie !

Bien fidèlement, votre Curé

Bible 14Evangile de st Jean (11, 45-57)

Chers frères et sœurs,

Les signes que Jésus accomplit révèlent certes, la Gloire du Père et la Messianité du Fils, mais ils sont aussi cause de divisions : si, après la Réanimation de Lazare, beaucoup de juifs crûrent en Jésus, un certain nombre d’entre eux restait incrédule. Ils fournissaient ainsi des arguments au « conseil suprême » décidé à tuer Jésus. Pour quelle raison ?

Le prétexte premier est le blasphème, mais Caïphe, le grand prêtre, se montre plus « politique » ; il craint que, si Jésus continue d’accomplir des signes, alors la pratique de la religion juive ne devienne caduque et les détenteurs du pouvoir religieux ne deviennent obsolètes. Aussi la mort de Jésus sauverait le judaïsme et, plus généralement, l’organisation séculaire de la nation…Peut importe que l’accusé soit coupable ou innocent !

Le grand prêtre et son parti se souviennent certainement du rite du « bouc-émissaire » : on envoyait mourir au désert un bouc après l’avoir chargé symboliquement de tout les péchés du peuple.

Malheureusement ce comportement est encore asser  fréquent ; lorsque survient une épreuve, des moments difficiles, alors il faut trouver à tout prix un responsable pour servir d’exutoire et éviter ainsi de traiter le problème à la racine.

Le Christ a accepté d’être cet « Agneau que l’on mène à l’abattoir » non par lâcheté, mais pour mieux faire ressortir sa victoire sur la mort et avec lui, donner à notre condition humaine « une incomparable noblesse » : malgré la mort, malgré les difficultés, nous sommes créés pour le bonheur et pour la vie.

Bien fidèlement, votre Curé

 

Bible 14Evangile de st Jean (10,31-42)

Chers frères et sœurs,

Le motif de condamnation à mort de Jésus est tout trouvé : « Tu es un homme et tu te fais Dieu ». Le blasphème est terrible pour des juifs qui n’osent même pas prononcer le nom de Dieu ! La sentence du blasphémateur devait être la mort par lapidation selon la loi de Moïse.

Vous remarquerez au passage que l’énoncé de la condamnation est le contre pied parfait de celui de la Foi chrétienne : pour ces juifs Jésus est un « homme qui se fait Dieu » alors que la foi nous dit qu’Il « est Dieu fait homme ». Cette simple remarque montre que le processus de la mort de Jésus est enclenché et que rien désormais ne peut l’arrêter.

Jésus s’évertue pourtant à insister sur les œuvres qu’il a accomplies, signe de la gloire du Père et preuve qu’il réalise bien toutes les prophéties le concernant : c’est bien Lui le Fils de Dieu, l’envoyé du Père, Le Messie.

Mais l’aveuglement de ses interlocuteurs arc-boutés sur leurs certitudes, ne permet pas de reconnaitre ce qui, pour les disciples de saint Jean-Baptiste en particulier, est une évidence.

Sortir de l’aveuglement nos frères, voilà une mission essentielle de l’Eglise : être l’acteur de la rencontre de l’humanité avec son Dieu. Vaste programme qui nécessite d’abord  une purification interne de l’Eglise pour rendre crédible la bonne nouvelle dont elle est la dépositaire…

Bien fidèlement, votre Curé

Bible 14Evangile de st Jean (8,51-59)

Chers frères et sœurs,

Le personnage d’Abraham revêt une importance capitale dans les trois religions monothéistes. Il est le prototype de celui qui fait une confiance absolue à Dieu et le sert sans réserve : Il est, pour les trois religions, une autorité suprême : Le père des croyants. Mais, dans ce passage de st Jean, il est vu aussi comme celui avec qui Dieu fait alliance et reçoit de lui des promesses, lesquelles se réalisent en Jésus. Ici Jésus révèle clairement sa divinité par l’expression : « Je Suis ». Elle est la même que Dieu donne à Moise au buisson ardent ; Elle rappelle aussi qu’avec Jésus, Dieu est entré dans le temps des hommes, mais aussi que le temps de Dieu ne connait ni passé ni « avenir » : Il est l’eternel présent. Ainsi une des préfaces du temps de la Nativité nous dit, en parlant du Christ, « Engendré avant le temps, Il entre dans le cours du temps ».

L’Eglise, à travers la célébration des sacrements, et surtout de l’Eucharistie, est donc cette charnière entre le temps de l’homme et le temps de Dieu. Et en vivant la charité, l’accomplissement le plus parfait de l’amour selon st Paul, elle rappelle à l’humanité que le royaume des cieux est déjà là sur la terre, même s’il ne sera pleinement épanoui que lors du dernier Avènement du Christ, au dernier temps de la Création…

Bien fidèlement, votre Curé

Bible 14Evangile de st Jean (8,31-42)

Chers frères et sœurs,

« Liberté, liberté chérie » chantons nous dans un des couplets de notre hymne national. « Liberté » lit-on aux frontons de nos mairies et de nos bâtiments publics. Elle est  de nos jours revendiquée à tous les niveaux et sous toutes ses formes, (liberté d’expression, liberté d’entreprendre…).

Mais, dans notre société actuelle, force est de constater que son expression est souvent à géométrie variable. On est libre de s’exprimer à condition d’être du même avis que ceux qui font l’opinion !

Ce n’est pas exactement de cette liberté là dont Jésus veut parler. D’abord, pour les chrétiens, la liberté doit passer et même se nourrir de la vérité. Etre en vérité avec soi même (liberté de conscience), Etre en vérité avec les autres, être en vérité avec Dieu, sont les moyens sûrs pour atteindre la liberté et l’assurance de rencontrer vraiment Jésus. Car la vérité, pour nous, à pris un visage, un corps : celui du Christ ! « Je suis le chemin, la vérité, la vie ».

Est disciple de la vérité celui qui « écoute la parole de Dieu et qui la garde ». Il témoigne à ses frères que, de cette façon,  ils ne s’égareront pas dans des « itinéraires bis » qui font perdre beaucoup de temps, voir pire, qui risquent de finir dans des impasses !

« Passer par le Christ » librement, c’est le chemin qui nous mène droit vers le Père, vers la vraie vie !

Bien fidèlement, votre Curé