Avril 2020
Évangile du jeudi 30 avril 2020 - 3ème Semaine du Temps Pascal
Evangile selon saint Jean (6,44-51)
Chers frères et sœurs,
Souvent dans l’Evangile, les interlocuteurs de Jésus lui donnent le titre de « Maître » ou de « Rabbi ». En effet, pour la majorité d’entre eux, il était un sage qui enseignait de façon originale, les mystères de Dieu…
La méthode que Jésus utilise pour préciser la nature réelle de ce fameux « Pain de Vie » est bien une révélation progressive selon la grande tradition sémitique. Elle consiste en une sorte de mouvement en « spirale » qui répète des thèmes déjà évoqués tout en les approfondissant.
Dans un premier temps, Il précise que pour bénéficier pleinement de ce pain, la condition indispensable est de reconnaitre qu’Il est le Christ, la Parole de Dieu venue du ciel ; A présent Il nous révèle que ce pain qui nous procure la Vie Eternelle, c’est sa propre chair.
Le mot « chair » faisant allusion au « prologue de saint Jean » : « Le Verbe s’est fait chair et Il a habité parmi nous » (Jean 1,14), c’est bien le Mystère de l’Incarnation qui est évoqué, mais dans ce présent discours, Jésus insiste sur son terme : la mort de Jésus comme source de vie pour les hommes.
On pourrait presque résumer les choses ainsi : « Le Verbe s’est fait chair et la chair s’est faite Pain ».
Entre l’Incarnation, la Mort en Croix et le Sacrement de l’Eucharistie, il y a donc continuité…
Bien fidèlement, votre Curé
Évangile du mercredi 29 avril 2020 - 3ème Semaine du Temps Pascal
Ste Catherine de Sienne, vierge et docteur de l'Église, Mémoire (Fête en Europe)
Evangile selon saint Matthieu (11,25-30)
Chers frères et sœurs,
Aujourd’hui nous fêtons sainte Catherine de Sienne qui fut un personnage assez exceptionnel pour son époque. Le Pape Paul VI l’a proclamé « Docteur de l’Eglise » et le Pape Jean-Paul II la déclara « Copatronne de l’Europe » (saint Benoit étant, lui, le Saint patron de l’Europe). Comme son nom le laisse deviner, elle est née à Sienne en 1347 dans un milieu très modeste, d’un père teinturier très pieux et d’une mère au caractère bien trempé…
Ayant entendu l’appel du Seigneur à la vie religieuse, elle entra vers l’âge de vingt ans dans le Tiers Ordres de saint Dominique (les Tertiaires Dominicaines) où elle se distingua par son esprit de prière et de pénitence.
Elle sortait souvent de son couvent pour prendre soin des pauvres et soigner les malades, mais elle est surtout connue pour son action politique en faveur de la paix, auprès du Pape et de nombreux princes de cette Europe du XIVème siècle très divisée, et où les états étaient souvent en guerre.
Gratifiée de visions du Christ et de la Sainte Vierge elle persuade le Pape Grégoire XI alors en Avignon, de revenir à Rome, véritable Siège du « Doux Christ en Terre », et centre de la chrétienté.
Elle apprit à écrire assez tardivement et se servit de ce nouvel acquis pour tancer les cardinaux, les évêques et les prêtres afin de les conduire à avoir une attitude en cohérence avec leur vocation, mais toujours dans un grand respect et avec beaucoup d’humilité « car ils sont les ministres du Sang du Christ ».
Elle nous a laissé environ 400 lettres adressées à de nombreux dirigeants temporels et spirituels de toute l’Europe, quelques prières, et surtout un livre « Le dialogue » qui recueille ses conversations intimes avec le Seigneur.
Sainte Catherine axe son enseignement dans deux directions principales :
- L’Amour de l’Eglise : Elle dira quelques jours avant sa mort (29 avril 1380) : « Si je meurs, sachez que je meurs de Passion pour l’Eglise. »
- L’Obéissance au Pape : Elle dira dans une de ses lettres : « Qui n’obéit pas au Christ sur la terre, qui est à la place du Christ dans le ciel, ne participe pas des fruits du Sang du Fils de Dieu ».
En ce jour de sa fête, prions la copatronne de l’Europe pour que cette dernière ne renie pas ses racines chrétiennes, et demandons lui aussi de nous transmettre son amour de l’Eglise et du souverain Pontife ; Pour cela, nous pouvons dire avec la sainte :
« J’ai recours à vous, Marie, je vous offre ma prière pour la Douce épouse du Christ et pour son Vicaire sur la terre, afin que lui soit concédée la lumière pour régir avec discernement et prudence la Sainte Eglise ». (Sainte Catherine de Siennes, oraison N°11)
Bien fidèlement, votre Curé
Évangile du mardi 28 avril 2020 - 3ème Semaine du Temps Pascal
Evangile de saint Jean (6,30-35)
Chers frères et sœurs,
Avec ces versets commence l’une des plus belles pages de l’Evangile de saint Jean : « le discourts sur le Pain de Vie ».
Jésus devient notre Pain lorsque nous croyons en lui.
Autrefois, lorsque les hébreux étaient dans le désert durant l’Exode, ils manquaient de tout. Alors Dieu eut compassion de son peuple et lui donna un aliment providentiel : La Manne. Mais si Dieu n’est que notre bienfaiteur, si nous ne nous tournons vers lui que pour réclamer quelque chose, alors nous finirons qu’à ne penser qu’à ce Dieu qui donne, en le remerciant à peine, et nous recommencerons à nous plaindre…
C’est ce qui c’est produit avec les hébreux : après avoir reçu la Manne, ils s’étaient révoltés et certains d’entre eux étaient morts au désert…
En effet, les choses matérielles, même si elles viennent du ciel, ne donnent pas la vraie vie.
C’est pourquoi le don de Dieu est différent. Le Pain qui descend du ciel n’est pas « quelque chose », il est quelqu’un.
Le Vrai Pain nous communique la Vie Eternelle, mais pour le recevoir il faut une réponse personnelle : Croire au Christ.
Le Christ est « le Pain de Dieu » qui nous rassasie pleinement et durablement, et qui s’exprimera de façon très claire lors de l’Institution de l’Eucharistie le soir du Jeudi Saint.
« Ô Bon-Pasteur, notre vrai Pain, Ô Jésus, aie pitié de nous, nourris nous et protège nous, fais nous voir les biens éternels. » (Extrait de la Séquence de la Fête Dieu composée par saint Thomas d’Aquin au XIIIème Siècle).
Bien fidèlement, votre Curé
Évangile du lundi 27 avril 2020 - 3ème Semaine du Temps Pascal
Evangile de saint Jean (6,22-29)
Chers frères et sœurs,
Le thème du repas et de la nourriture est récurent dans la Bible tant dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament. Il est vu de plusieurs manières : la plupart du temps le repas est une évocation de la bénédiction de Dieu, le Signe des bienfaits de Dieu accordé aux hommes. Le repas Pascal, avec ses prescriptions particulières, quasi rituelles, rappelle le dernier repas du peuple de Dieu esclave des égyptiens et qui sera bientôt libéré de la servitude après le passage de la Mer Rouge.
C’est ce dernier repas qui sera pris pour base par Jésus pour instituer le repas sacré de l’Eucharistie.
La Manne donnée par Dieu dans le désert pour nourrir son peuple est considérée par celui-ci comme le « pain venu du ciel », image, bien qu’imparfaite, du pain de l’Eucharistie, mais aussi réponse bienveillante de Dieu aux récriminations de son peuple…
Mais la nourriture que propose Jésus n’est pas une nourriture pour satisfaire un quelconque appétit humain ; elle est nourriture qui sert de « provisions » pour la Vie Eternelle.
La foule était impressionnée par le miracle de la « multiplication des pains », par son aspect merveilleux, mais ne percevait pas le Signe qu’elle produirait pour sa Foi. Cette nourriture terrestre qui nourrit les corps, évoque une autre nourriture qui nourrit notre vie de Foi grâce à l’exercice des « œuvres de Dieu » c'est-à-dire de la Charité.
La Charité, degré le plus accompli de l’amour selon saint Paul, contient le « nutriment » nécessaire pour atteindre le but de notre vie : La Vie en Dieu.
Bien fidèlement, votre Curé
Homélie du dimanche 26 avril 2020 - 3ème dimanche de Pâques
Évangile du samedi 25 avril 2020 - 2ème Semaine du Temps Pascal
Evangile de saint Marc (16,15-20)
Chers frères et sœurs,
Ce passage ayant été commenté il y a peu de temps, je propose que nous nous arrêtions sur la personne de saint Marc que nous fêtons aujourd’hui.
L’Evangile, tout d’abord, ne nous dit absolument rien sur la personne de son auteur. La mention « Selon saint Marc » accolée à son Evangile date du IIème Siècle, ce qui est relativement tardif. « Marc » renvoie à un nom d’origine romaine assez répandu (Marcos).
La tradition la plus ancienne, reprise par saint Irénée, (mort en 202), fait de saint Marc un « disciple et interprète » de saint Pierre. Cette tradition est fiable car elle s’enracine dans « les Actes des apôtres », où on le voit en relation avec Pierre (Act 12,12). Mais « Jean-Marc » deviendra l’un des disciples de saint Paul qu’il accompagnera dans sa mission auprès des païens et aussi dans sa captivité (Act 13,5 ; 15,37) (Col 4,10). On le retrouve aussi auprès de Pierre dans la Babylone du 1er Siècle où ce dernier l’appellera « mon fils » (1P 5,13).
S’adressant à une communauté chrétienne d’origine païenne et de condition populaire, il écrit en grec dans un « style parlé » avec de nombreuses fautes grammaticales, mais cependant très vivant et très pittoresque.
Saint Irénée de Lyon situe la rédaction de l’Evangile de Marc après la mort de Pierre et de Paul, les co-fondateurs de l’Eglise de Rome, c'est-à-dire à partir de 67. Malgré l’apparent manque d’organisation dans la rédaction de son évangile, deux parties semblent émerger :
- De 1,1 à 8,30 : Jésus dévoile qu’Il est le Messie attendu dont parle le 1er Testament.
- De 8,31 à 16,20 : Une fois reconnu, le Messie fait connaitre à ses disciples l’étendue de son œuvre : Il est le Fils de Dieu et est venu arracher les hommes à la mort par sa Passion et sa Résurrection.
Dans l’ombre de saint Pierre et de saint Paul, saint Marc apparait comme un personnage de second plan jusqu’au 19ème Siècle, mais les historiens et exégètes modernes s’accordent pour dire qu’il est, en fait, le plus ancien des évangélistes…
Saint Marc fondera l’Eglise d’Alexandrie en Egypte et il est donc le saint patron des Coptes orthodoxes et catholiques. Nous pouvons prier aujourd’hui pour ces deux communautés chrétiennes d’Égypte, afin que la légitimité de leur présence soit reconnue et que cesse les violences à leur égard : leur présence dans ce pays date de l’époque de saint Marc…
Bien fidèlement, votre Curé
Évangile du vendredi 24 avril 2020 - 2ème Semaine du Temps Pascal
Evangile de saint Jean (6,1-15)
Chers frères et sœurs,
L’épisode de la « multiplication des pains » (et des poissons) est le seul miracle rapporté par les quatre évangélistes. Ceci n’est pas un hasard car il situe très nettement Jésus dans la grande tradition prophétique de la Bible. Le vieux fond biblique de ce signe est bel et bien présent comme en arrière plan.
Il rappelle le souvenir du prophète Elisée qui multiplia des pains d’orge au point « qu’il y en eu de reste selon la parole du Seigneur » (2R 4,42-44) mais il fait surtout référence à la Manne que Dieu donnait à son peuple dans le désert lors de l’Exode.
Au temps où l’Evangile de saint Jean a été rédigé, (90 ou 100 après Jésus-Christ), ce signe de la « multiplication des pains » rappelait très clairement l’Eucharistie car beaucoup d’expressions contenues dans ce texte étaient, de fait, utilisées lors des célébrations eucharistiques (Cf : Jean 6,11) et le sont encore aujourd’hui…
Ainsi, le miracle, le signe de « la multiplication des pains » ce perpétue encore de nos jours chaque fois que nous célébrons la sainte messe. Le pain qui nourrit nos âmes, qui fortifie notre charité, qui fait grandir notre foi c’est Jésus Lui-même présent réellement. Non pas un symbole, mais véritablement Jésus et les « Pères de l’Eglise », saint Justin entre-autre, insistaient beaucoup pour que les croyants prennent conscience que, lorsqu’ils communient, ils reçoivent le même Jésus né à Bethléem, le même Jésus mort sur la croix et le même Jésus ressuscité d’entre les morts !
Ce miracle se produit tout les jours dans l’Eglise avec une solennité particulière le dimanche car ce jour fait mémoire, y compris pendant les temps de pénitence, de la Résurrection du Christ et de la grande victoire de la vie.
Bien fidèlement, votre Curé