Mai 2020
Évangile du jeudi 21 mai 2020 - Ascension de Notre Seigneur Jésus
Evangile selon saint Matthieu (28,16-20)
Chers frères et sœurs,
« Et le Verbe s’est fait chair et Il a habité parmi nous » (Jn 1,14). Ces paroles du Prologue de l’Evangile de saint Jean nous rapportent l’essentiel et le fait extra-ordinaire du Mystère de l’Incarnation : En épousant la nature humaine par le premier Avènement du Christ, Dieu lui donne « une incomparable noblesse » (3ème préface de la Nativité).
Avec la fête de l’Ascension du Seigneur, ce Mystère est parachevé : En « s’asseyant à la droite du Père », le Seigneur Jésus rend notre humanité « participante de sa Divinité » (2ème préface de l’Ascension).
La finale de l’Evangile de saint Matthieu que nous avons cette année, nous dit que, après le temps de la présence physique du Christ, vient le temps de son Eglise fondée sur les apôtres dont, chacun selon sa vocation personnelle est le successeur aujourd’hui. Jésus le dit très clairement, le temps de l’Eglise est le temps de la Mission.
Le disciple ne passe pas son temps à « regarder vers le ciel » passivement en attendant le dernier Avènement du Sauveur, mais il prépare les esprits et les cœurs à ce moment qui concluera définitivement l’Histoire et nous fera vivre dans le monde de la Gloire de Dieu.
Cette mission s’effectue « sous le souffle de l’Esprit Saint » qui guide l’Eglise et la défend contre ses ennemis…
Saint Léon le Grand résume les choses ainsi : « En descendant vers les hommes, le Christ n’a pas quitté son Père, et en remontant vers celui-ci, Il ne s’est pas éloigné de ses disciples » (Sermon 61). Ce même saint Léon nous précise que c’est par la voie de l’Amour que le Christ s’est « anéantit » dans notre humanité et que c’est en empruntant la même voie que nous pourrons monter vers Lui.
Bien fidèlement, votre Curé
Évangile du mardi 19 mai 2020 - 6ème Semaine du Temps Pascal
Evangile selon saint Jean (16,5-11)
Chers frères et sœurs,
Une tradition datant du 5ème siècle invite les fidèles à organiser des prières publiques pour supplier le Seigneur de bénir les fruits de la terre et lui rendre grâce pour les récoltes de l’an passé. Ces prières ont lieu le lundi, mardi et mercredi précédant le jeudi de l’Ascension.
Au moment du Concile Vatican II, certains « technocrates » de la liturgie ont trouvé ces manifestations de prières populaires d’un autre âge, les accusant de « flirter » avec la superstition… Elles ont donc disparues de la sphère de nos célébrations avec nombre d’autres processions…
Pourtant, la prière de demande est recommandée par le Seigneur Jésus Lui-même : « Demandez et vous obtiendrez… » (Mt 7,7-12).
C’est ainsi que depuis ces vingt dernières années ont voit peu à peu revenir cette antique tradition. Certains esprits chagrins (il en existe !!!) voient en cela un « rétropédalage », d’autres, au contraire, et surtout parmi les jeunes, y voient un moyen facile à mettre en place pour témoigner que Dieu est vivant, présent dans notre vie jusque dans nos besoins matériel…
N’oublions pas non plus que, lors de l’Offertoire, le prêtre bénit le Dieu de l’Univers pour « le fruit de la terre et le travail de l’homme ».
Pendant cette période du confinement, nous avons pris conscience de l’importance du monde agricole : c’est lui qui nous nourrit ! Et c’est pourquoi, agriculteurs et viticulteurs sont honorés lors de chaque messe !
Prions particulièrement le Seigneur durant ces deux jours et rendons lui grâce pour le fruit de la terre et le travail des hommes et pour que le « Maître des moissons » nous accorde ses bénédictions à travers l’espérance des bonnes récoltes à venir.
Bien fidèlement, votre Curé
Évangile du samedi 16 mai 2020 - 5ème Semaine du Temps Pascal
Evangile selon saint Jean (15,18-21)
Chers frères et sœurs,
Voici un contraste saisissant ! Hier, le Seigneur développait l’importance capitale du « Commandement de l’Amour », et aujourd’hui, Il nous dit franchement qu’être son disciple n’est pas forcement une situation confortable : le risque de blocage par rapport aux paroles de Jésus engendrera la haine d’une partie du « Monde » qui ne veut pas connaitre Dieu.
Pour saint Jean, le « Monde » est le lieu du péché où l’homme se substitue à Dieu. Mais c’est aussi le lieu où Dieu, par Jésus-Christ, exerce sa Miséricorde : « Je ne suis pas venu pour juger le Monde, mais pour sauver le Monde » (Jn 12,47b).
La haine que le « Monde » éprouve à l’encontre de Jésus est le fruit du refus de connaître de Dieu et donc de se convertir. Les paroles de Jésus et leurs exigences de cohérence pour les disciples, bousculent l’organisation purement humaine du « Monde » et surtout ses intérêts sociaux et sa sois disant morale.
Jésus prévient ses disciples : cette haine sera « transmissible » aux disciples de toutes les époques et c’est pourquoi l’Amour, qui devrait régner dans la communauté des croyants, est le gage de la résistance et le signe de la solidité et de la crédibilité de la Parole de Jésus.
Dans l’histoire, cette haine s’est malheureusement vérifiée, mais, même au plus fort des persécutions, les premiers chrétiens ont su résister et rendre, paradoxalement, l’Eglise vivante et florissante. (« Voyez comme ils s’aiment »)
Aujourd’hui, les disciples du Christ connaissent, sinon une haine, du moins une sorte de mépris policé. On ne considère pas la vie de Foi comme « première nécessité », mais on l’assimile à « une philosophie privée », et on musèle l’Eglise sous couvert de laïcité (à la française !).
Et pourtant, et plus que jamais, c’est dans ce « Monde » que nous devons témoigner de cette Miséricorde de Dieu qui veut que « tous les Hommes soient sauvés » (1Tim 2,4). Nous y arriverons par notre Charité vécue d’abord en Eglise, ensuite à travers la cohérence des actes que nous posons avec la Foi que nous proclamons, et enfin en nous souvenant que Dieu nous envoie sans cesse son Esprit-Saint qui nous aidera toujours à actualiser le message de la Bonne Nouvelle.
Bien fidèlement, votre Curé
Évangile du vendredi 15 mai 2020 - 5ème Semaine du Temps Pascal
Evangile selon saint Jean (15,12-17)
Chers frères et sœurs,
Ce « Commandement de l’amour » que nous avons aujourd’hui a tellement imprégné le cœur de saint Jean, que la Tradition nous raconte qu’à la fin de sa vie, Jean ne cessait de le répéter lors des célébrations eucharistiques : « Mes petits enfants aimez vous les uns les autres ».
Ce commandement résume à lui seul toute la raison d’être de notre religion.
Il semble difficile de faire d’un « sentiment » un « commandement » ; Il faut donc voir dans ce commandement d’aimer une invitation à imiter dans nos vies l’Amour qui unit les trois personnes de la Trinité. L’Amour du Père s’exprime dans le Fils et l’Amour du Fils s’exprime dans le choix de ses amis. De la même façon, l’Amour des disciples du Christ doit s’exprimer dans l’Amour de tous les frères humains… C’est ce que saint Paul appellera la Charité.
L’expression la plus aboutie de l’Amour de Jésus est le Sacrifice de la Croix (« Il n’y a pas de plus grand Amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13)), modèle de référence qui sera le fondement de la nouvelle communauté des croyants.
Le critère pour reconnaitre les « amis de Jésus » est très clair : Ce sont ceux qui ont été choisis par Lui et qui ont fait le choix volontaire de le suivre ; Ce sont ceux qui font ce que Jésus leur commande. Dès lors ils ne sont plus « serviteurs » mais partenaires de Jésus, car ils entrent ainsi dans une relation de connaissance venant du Père Lui-même. Les amis de Jésus partagent avec Lui ce qu’Il a de plus cher : La connaissance du Père.
Donc, si Jésus nous commande de nous aimer les uns les autres, c’est pour que nous aimions de « Charité », c'est-à-dire de regarder l’autre comme image de Dieu appelé à la même gloire que moi et de le servir comme une personne aimée de Dieu.
Aimer Dieu et aimer sont prochain est tout un !
Bien fidèlement, votre Curé
Évangile du mardi 12 mai 2020 - 5ème Semaine du Temps Pascal
Evangile selon saint Jean (14, 27-31a)
Chers frères et sœurs,
Le désir de paix est inscrit au plus profond de chacun des hommes. Mais, souvent, les hommes ignorent la nature de ce bien si précieux qu’ils appellent de toutes leurs forces. Ils ignorent aussi parfois les chemins, plus ou moins éloignés de Dieu, parcourus pour l’obtenir… Aussi, dans cette page d’Evangile, Jésus nous donne bien la Paix, mais une paix différente de celle du monde. La Paix du Christ nous vient de Dieu. Elle est présente dans tout l’Ancien Testament et le courant prophétique en fait l’un des attributs du Messie : « Il sera appelé Prince de la Paix » (Is 9,5). C’est donc en Jésus que cette Paix se réalise pleinement car Il est venu pour vaincre la mort et le péché. Mais, tant que la péché n’est pas totalement déraciné dans le cœur de l’Homme, tant que le dernier avènement de Christ ne s’est pas encore produit, la Paix reste un bien à venir.
Pour saint Jean, (comme pour saint Paul), la Paix est le résultat du sacrifice de Jésus (Jn 16,33) ; elle n’a donc rien à voir avec la paix au sens mondain du terme.
Dans l’Ancien Testament, la présence de Dieu au sein de son peuple était l’expression la plus aboutie de la Paix ; C’est pour cela que la présence de Jésus est mise en lumière par saint Jean comme réalité de cette Paix de Dieu.
Mais, lorsque cette présence corporelle de Jésus ne sera plus et qu’Il sera glorifié dans le ciel, Jésus rassurera ses disciples en leur donnant la Paix, non plus liée à sa présence physique mais à sa Victoire sur le monde.
Ainsi, victorieux de la mort, Jésus donnera t’Il, avec sa Paix, le Saint Esprit pour le pardon des péchés…
Bien fidèlement, votre Curé